(Il y a toujours une guitare dans ces histoires)
Des notes, posées, lentement, comme si on s’étonnait soi-même de ce qui arrive, une page blanche sur laquelle on trace un trait, puis un autre, et de ceux-ci et de ceux qui suivent, presque imprévisibles, commence à se dessiner une structure, une trame, un chemin, qu’on (s’)invite à parcourir, et le chemin se fait (« caminante no hay camino »), s’enroule et se déploie, s’embranche et se dévie, se recompose et repart dans d’autres directions… Ce sont les métaphytions méditasiques. Un album, SUD, en dévoile quelques cartes postales… Récemment, les Azimutages, autre tentative de tourner autour, de jouer avec un auteur, un compositeur, une couleur, avec toujours l’exploration des chemins de traverse.
Des notes pour des paroles. Ensemble, séparées, se chevauchant, s’alimentant, contrepoints les unes aux autres. Musique « au service » du texte. L’auteur argentin Julio Cortázar le dit dans « Alto el Perú », en parlant de ses textes et des photos de Manja Offerhaus : « jeux de miroirs ou caisses de résonance, les unes creusent dans les autres, et les restituent entourées d’une aura différente« . C’est le but. Ce sont tous les accompagnements de lectures, improvisés et/ou préparés, qu’ils existent à la librairie Caractères de Mont de Marsan (Milène Tournier, Benjamin Alexandre, Maxence Amiel, Joseph Incardona…), pour le festival Moins les murs des éditions de la Crypte, avec Maxence Amiel pour le poème « Un hiver » de Bernard Manciet, avec Cécile Azilis pour son « Cerisier » ou ses « arpentages de mots », avec Axel Sourisseau et son « Ravin aux ritournelles »…
Des voix, des sons de moteurs ou de marais, d’abysses ou de sirènes, un grondement ou une trille, une note longue, une autre qui se superpose et s’impose mais déjà laisse la place à d’autres vagues sonores, ou des voix, ou des chants d’oiseaux, autour, des tableaux, des sculptures, des gens qui s’arrêtent et contemplent… Une voix qui raconte, des notes naissent et se fondent, le poème se déploie, laisse la place aux sons qui l’éclairent et le sous-tendent, qui laissent à leur tour la voie à la voix. C’est dans le décor.
Notes, accords, rythme, et la présence d’Alain Sourigues parle de l’universel qui est le personnel multiplié dans lequel il se dévoile, chante, jongle et joue et nous embarque. La musique, toujours proche, jamais devant, à côté, peut-être.
Bienvenue…